Jean Berthelot et Paul Chary

Jean Berthelot et Paul Chary 

Né en 1897, Jean Berthelot, sorti major de l’École polytechnique et de l’École des Mines, fait une carrière d’ingénieur dans les chemins de fer. En septembre 1938, il est nommé directeur du cabinet du ministre des Travaux publics Anatole de Monzie, fonction qu’à partir de 1939 il cumule avec celle de directeur général adjoint de la SNCF. En septembre 1940, le gouvernement de Vichy le choisit comme secrétaire d’État aux Communications. Maintenu à son poste après l’arrestation de Pierre Laval le 13 décembre, il s’attelle avec d’autres ministres du gouvernement Darlan à un projet d’unification et de planification de l’économie européenne et présente à ce titre, en mai 1941, un plan de construction de routes et de voies ferrées européennes. À plusieurs reprises, il tente de s’opposer aux exigences allemandes visant à la réquisition du matériel ferroviaire et au détachement en Allemagne de chauffeurs de locomotives et d’ouvriers. En 1942, il réalise l’unification des transports parisiens. Au retour de Laval, Jean Berthelot retrouve la SNCF, mais conserve des relations avec les autorités de Vichy où il se rend à plusieurs reprises pour rencontrer le Maréchal. Traduit devant la Haute Cour de Justice, il n’est condamné en juillet 1946 qu’à deux ans de prison et dix ans d’indignité nationale, arguant de services rendus à la Résistance sous la forme de renseignements ferroviaires. Il occupe par la suite des postes de conseiller ou d’administrateur dans diverses sociétés en relations avec l’Amérique du Sud et l’Afrique noire. En 1967, ses mémoires sont publiés sous le titre . Paul Chary (1893-1968) était quant à lui ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées du département des Landes sous l’Occupation. Après avoir participé à la Résistance et avoir été arrêté par les autorités allemandes, il fut nommé à la Libération préfet de ce département, puis affecté à l’administration centrale du ministère des Travaux publics et des Transports. Représentant de ce ministère au Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, il entreprit de rédiger une synthèse sur l’histoire des Ponts-et-Chaussées pendant la Seconde Guerre mondiale. Usant à la fois de ses prérogatives administratives et de ses nombreuses relations dans le milieu des ingénieurs de ce corps, il a pu réunir une documentation abondante, lançant notamment dans les départements touchés par les événements une grande enquête sur les destructions d’ouvrages d’art. 

Jean Berthelot et Paul Chary